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Visite de la ministre Martinez Ferrada au C2T3 affilié au Cégep de Trois-RivièresLangues officielles : les francophones du pays ont de grandes attentes

La nouvelle ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, s’est donné 100 jours pour présenter son projet de modernisation de la Loi sur les langues officielles, qu’elle qualifie de sa « priorité absolue ». Pendant ce temps, plusieurs organismes francophones lui demandent de redessiner les contours du projet de loi présenté en juin par sa prédécesseure Mélanie Joly.
Ça fait plusieurs années que nous n’avons pas eu de ministres issus des communautés francophones et acadiennes du Canada
, se réjouit Liane Roy, la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadiennes du Canada (FCFA ).
Au-delà de ce symbole, l’organisme demande à la ministre de prendre en compte certaines recommandations oubliées par sa prédécesseure dans son projet de loi. Il y avait beaucoup de bons éléments, mais pour nous, on aimerait quand même certains amendements parce qu’on trouve que la loi ne va pas assez loin
, indique-t-elle.
La FCFA
demande d’abord à ce que le commissaire aux Langues officielles ait davantage de pouvoir afin qu’il soit en mesure de délivrer des ordonnances et de donner des sanctions aux entreprises qui refusent de se plier à la loi.Mme Roy croit qu’on ne devrait pas accepter que des gens unilingues anglophones aient des postes de direction dans des institutions fédérales, s’ils ne font pas d’efforts concrets pour apprendre le français.
Il faut vraiment revoir la manière dont on fait les choses, et ça presse. On a besoin d’un message fort sur le statut du français.
« Sinon, les institutions fédérales comme Air Canada vont continuer à bafouer les droits des francophones », lance-t-elle en faisant référence à la récente polémique autour du PDG unilingue d’Air Canada, Michael Rousseau, qui s’est félicité d’avoir pu vivre à Montréal sans parler français.
L’importance du respect du bilinguisme
C’est une opinion que partage le directeur général de la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario (FGA), Richard Kempler. Il importe que les sociétés qui sont le symbole de notre pays soient des sociétés qui soient à la pointe en matière de respect du bilinguisme
, indique-t-il en entrevue.
À la FGAadopter et imiter les mêmes mesures qui se font au niveau des très grandes entreprises
.
Si le projet de loi est repris tel qu’il a été présenté, nous ne pouvons que saluer l’objectif qui d’abord vise à maintenir un véritable équilibre en matière linguistique […], mais aussi de donner un incitatif pour que les entreprises de compétences fédérales soient effectivement bilingues.
M. Kempler s’est aussi dit très heureux de la nomination de Mme Petitpas Taylor, puisqu’elle est une représentante de la seule province bilingue au pays
et qu’elle connaît donc très bien les enjeux
.
Un engagement clair envers l’éducation
De son côté, le directeur général du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada, Jean Léger s’est dit satisfait de voir que la nouvelle ministre avait déjà un fort engagement à l’endroit du secteur postsecondaire francophone
.
Je crois qu’il y a beaucoup de travail à faire pour augmenter l’offre postsecondaire en français à l’extérieur du Québec, explique-t-il en entrevue.
Avec un appui additionnel du gouvernement fédéral, ça permettrait à nos jeunes d’avoir un accès qui est acceptable.
Il ajoute aussi que c’est un combat qui n’est pas gagné dans les provinces où la place du français est toujours à refaire, en Alberta, en Saskatchewan et à l’Île-du-Prince-Édouard. Il soutient que l’offre postsecondaire en français y est minime
.
Selon ce dernier, le secteur postsecondaire est la clé pour prévenir l’assimilation
. Quand on est éduqué dans une langue, on risque moins de la perdre
, conclut-il.
Avec les informations de Nafi Alibert