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Visite de la ministre Martinez Ferrada au C2T3 affilié au Cégep de Trois-RivièresLa montée en popularité des microcertifications au niveau collégial.
Depuis quelques années, le marché du travail canadien est marqué par les changements technologiques, ce qui crée une demande pour des travailleurs possédant de nouvelles compétences. À cette situation s’ajoute la perte d’emplois découlant de la pandémie. Il en résulte que souvent, les nouveaux chômeurs ne pourront pas retrouver leur ancien poste, un grand nombre d’entre eux étant associés à des segments déjà vulnérables de la population.
Le besoin de perfectionnement qui en résulte a donné naissance à une tendance de mise en place de cours de courte durée qui se concentrent sur des compétences précises exigées par les employeurs. Appelées microcertifications, elles sont aussi connues, selon les régions, sous les vocables de « microtitres de compétences », de « perfectionnement crédité » ou de « certification collégiale ». Les cégeps et les collèges ont définitivement l’expérience et le savoir-faire requis pour les offrir.
« Les microcertifications ont été conçues en réponse aux nouvelles technologies qui modifient à la fois les types de compétences dont la main d’œuvre a besoin et les types d’emplois qui sont créés. Souples et de courtes durées, celles-ci permettent à des personnes vulnérables de se mettre à niveau ou de se recycler rapidement afin de réintégrer le marché du travail », mentionne Denise Amyot, présidente-directrice de Collèges et instituts Canada, organisation aussi connue sous le nom de CICan.
« Une microcertification, poursuit-elle, est une attestation de compétences qui sont évaluées et liées à des besoins spécifiques du marché du travail. Il n’est pas question d’une formation d’une durée en heures. Cette attestation peut être un supplément à un programme, une option de rechange, un complément à un titre officiel ou une composante d’un programme. Elle peut se situer au début, au milieu ou à la fin d’un parcours d’études. Il peut y avoir des microcertifications qui demandent deux semaines ou un mois. »
« Selon l’étude La situation des microcertifications dans les collèges et instituts canadiens, il y a encore beaucoup d’employeurs qui ne savent pas en quoi consiste une microcertification, ajoute Madame Amyot. Il y a néanmoins de plus en plus de sources de financement qui sont disponibles pour en créer. Une entreprise dont les employés ont besoin d’une mise à niveau (numérique, nouvel équipement, nouvelle façon de traiter un produit, etc.) peut décider d’offrir une microcertification, qui peut se faire entre autres en ligne ou en milieu de travail. À titre d’exemple, un collège du Manitoba a développé une microcertification en cinq jours, et ce, afin de former des gens à administrer des tests de dépistage de la COVID-19. La microcertification répond à un besoin pointu ou important du milieu du travail. »
« Parmi les principes directeurs du Cadre national sur les microcertifications, précise-t-elle, il y a le fait qu’elles soient soumises aux mêmes processus de qualité qu’un programme, un certificat ou un diplôme. Au Canada, nous n’avons pas encore un processus de certification national, mais nous y travaillons fort ».
« Si j’étais directeur.trice général ou président.e d’un collège, je continuerais à courtiser mes étudiantes et mes étudiants qui ont gradués afin de leur proposer de nouvelles formations pour faire des mises à jour et se perfectionner », indique Madame Amyot.
L’offre de microcertifications constitue une tendance lourde qui va se poursuivre au cours des prochaines années. La demande est en croissance. Il y a six ans, on entendait surtout parler de microcertifications en Australie et en Nouvelle-Zélande. Depuis deux ans, surtout au cours de la dernière année, le Canada est devenu un chef de file. On répertorie actuellement l’ensemble des microcertifications au pays. Enfin, termine-t-elle, on examine actuellement si une personne ne pourrait pas obtenir un certificat grâce au cumul de huit ou dix microcertifications. »
Avec la collaboration de Julie Gagné